vendredi 8 mai 2020

potager confiné

Comme chez nombre de campagnards ou personne pourvue de jardin, ce printemps si particulier a réveillé des velléités de jardinage ! Chez nous, c'est le grand fiston de 15 ans qui, 2 jours après l'annonce du confinement, a déclaré qu'il était temps de réactiver le potager un peu négligé les dernières années - car beaucoup d'énergie passée dessus et peu de rendement ... Il a donc gratté dans mon stock de graines plus ou moins vieilles et fait ses semis. En bon néophyte, il n'a pas jugé bon d'étiqueter les pots, pensant que la famille cucurbitacée était un point de repère suffisant pour toute une série de pots ! Nous nous retrouvons donc avec pléthore de cucurbita-trucs variés, non identifiés !

Ensuite, nous avons préparé en famille la zone d'accueil pour toutes ces futures plantes : nous avons eu recours aux planches issues de la réfection du toit de l'année dernière, stockées jusque là telles un mikado géant sur la pelouse (magnifique décor !). La plate-bande ci-dessous à gauche existait plus ou moins, nous l'avons juste encadrée plus proprement ; et retravaillé la terre des zones enherbées.

Une deuxième plate-bande (au centre ci-dessous) a été créée, et remplie en vidant intégralement le composteur dedans ! Le dessus du compost, peu décomposé donc, est allé au fond, mêlé à des bouts de carton et petits branchages pour faire du volume, puis on a fini dessus avec le fond du composteur. Le tout a attendu quelques semaines, c'était plutôt mieux comme ça, ça laissait le temps aux bestioles de retourner au fond du tas !

Enfin, quelques transplantations de semis plus tard, et mise en terre chaotique (une grosse majorité des plants de cucurbita-trucs n'a pas survécu), après achat de quelques plants, nous avons quand même un joli potager qui mérite de rester dans nos annales - d'où ces photos !



Cette vue générale, et les détails qui suivront, me permet de prendre conscience à quel point un potager aussi est à l'image de ses propriétaires ! 
Le nôtre est 
-98% récup ; 
-un peu cadré mais également désordonné à l'intérieur car élaboré au fil du temps et des envies ; 
-98% écolo (les 2% restant, c'est les qq graines d'anti-limaces autour des seules salades ...) ; 
-pensé pour économiser le "ménage"/désherbage ensuite (on peut toujours rêver !) ; 
-à base d'astuces traditionnelles et d'échanges avec les uns et les autres ; 
-utilitaire mais faisant aussi une petite part à l'esthétique (selon nos critères tout personnels, vous verrez !!) ...


Dans la plate-bande flambant "neuve", des pieds de tomate au centre, et des cucurbita-trucs autour, entrecoupés de salades qui seront grandes et mangées bien avant le développement des autres grandes plantes. Un pot de plastique contient des boutures d'arums reçus de la voisine, les pieds au frais sur cette banquette qu'on arrose régulièrement en ce moment.


Au pied du tronc du romarin, des trucs et bidules que d'aucun aurait jeté au rebut : les trésors des "fouilles archéologiques" des enfants ! Restes de carrelage décoré à l'ancienne, partie "bol" d'une ancienne louche, fond de pot troué de trous évoquant un visage ... Notre musée des horreurs à nous, hihi !


Les repousses d'estragon abritent une fleur de métal fabriquée par un ami (et qui servira de tuteur quand les branches d'estragon deviendront hors de contrôle) ... J'aime les aromatiques vivaces dont on n'a pas à s'occuper et dont on peut chaque année reprendre des rejets à distribuer aux amis et collègues !


Un pot décoré par le fiston et malencontreusement cassé a repris du service avec quelques écritures. J'ai délimité les diverses aromatiques par des petits "chemins" de terre cuite cassée et les coquilles St Jacques délaissées après les repas de fêtes ! Je ne les ai même pas nettoyées après leur usage culinaire (mission impossible quand le contenu est gratiné et coincé dans le creux) mais juste laissées dehors dans un coin : les bébêtes s'en sont chargées pour moi.


Entre deux plants "officiels", voici mes "culs de poireaux" ! Ceci est un essai inspiré de pratiques croisées sur le net, à voir ... il semble que le trognon de poireau maintenu humide (dans l'eau, mais moi je les ai mis en terre et ils seront arrosés avec le reste du potager) puisse repousser un peu du centre : c'est toujours bon à prendre même si on ne compte pas dessus pour se nourrir entièrement ! 


Cette année, je tente le paillage puissance mille au pied des tomates. Je ne pratiquais pas faute de matière disponible, mais je me suis dit cette année que, tant qu'à y passer de l'énergie, autant que ça paye vraiment. L'année dernière j'ai été impressionnée de la vigueur des pieds de tomate (parfaitement bios) de mon voisin qui avait paillé avec quasiment 20cm d'épaisseur de tonte ! Partis 15 jours en pleine canicule, l'arrosage de leur potager était à peu près inutile. 
Nous, n'avons pas beaucoup de tonte car notre tondeuse fait du mulch (j'ai récupéré quelques "paquets" séchés au sol au râteau), mais avec les enfants nous avons repéré une parcelle de coupe en forêt, et récupéré dans de grands sacs les écorces qui avaient été broyées sur place. Nous avons fait des aller-retour sacs au dos (sous le regard interrogateur des voisins nous voyant passer !) et il en faudrait encore ! Affaire à poursuivre donc.


Le composteur ayant été vidé, nous nous sommes rendus à l'évidence : ce bac en plastique acheté il y a 15 ans était hors service (plastique plié et cassé par endroit). Nos 3 garçons se sont emparé du projet : ils ont débroussaillé un coin envahi de ronces et de cerisiers sauvages, aplani le sol, charrié de grosses pierres, et monté ces 2 murets contre le mur mitoyen avec le pré voisin. Notre compost est désormais un vulgaire tas à l'ancienne, mais je ne suis pas une dingue des techniques de pointe du compostage : pour moi, c'est avant tout un plan B par rapport aux poubelles, et si au bout de quelques années on peut aussi piocher dedans tant mieux, mais je ne compte pas dessus. A droite du muret (celui du centre de la photo), je balance cendres du poêle et crottin des poneys voisins glané au fil des semaines, je laisse sécher et j'utiliserai le tout selon les besoins ...


Paillage maximal aussi sous les framboisiers : après avoir étalé une couche de crottin, on a récupéré les feuilles séchées sous nos buissons, ça fait une belle couverture ! Les framboisiers sont 100% récup : une collègue m'a donné quelques pieds il y a 10 ans, et chaque année je dégage de l'espace en bout de ligne pour laisser les rejets grignoter de la place peu à peu ... patience et longueur de temps ...


Une arrivée de cette hiver : les petits bouts de saule (chutes tombées au sol lors de l'atelier vannerie auquel j'ai participé), plantés dans un coin, ont repris, et d'ici quelques années, j'aurai sous la main ma matière première de vannerie !


 Les pêchers donnés par des voisins, se portent pas trop mal grâce à l'astuce d'une autre voisine ; les coquilles d'oeufs suspendues dans un filet évitent vraiment la cloque.


Patience patience ... c'est tellement vrai pour cette sauge plantée il y a 14 ans et qui fait des fleurs pour la 1e année !! 


Pour finir, une verveine bouturée par mon papa voisine avec des coquelicots venus tout seuls s'installer au pied du mur de la maison que nous négligeons toujours de désherber ... finalement, ces fleurs de rien sont un vrai bonheur !

13 commentaires:

  1. Il est vrai que ce confinement a donné une vraie envie de retour à la terre...Chez nous, avec notre petit balcon, c'est l'envie encore plus affirmée de pouvoir mettre à profit l'espace vert de la copropriété inexploité. J'adore ton récit de trajet-mission en sac à dos;) et votre potager est vraiment chouette: le fruit d'un travail d'équipe!

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    1. oui ! finalement, même si le rendement n'est pas au rdv (malheureusement, on ne sait pas si la météo sera coopérative ou pas ...), ça restera le souvenir de temps partagés !

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  2. Le travail collaboratif aura été une bonne choses, et les résultats, par ce qu'il y a toujours des résultats, prolongent le plaisir.
    L'année dernière, j'ai paillée tomates et courgettes avec 5 cm de cosses de sarrasin. Cela donne un paillage extrêmement serré. Non seulement je n'ai pas eu à désherber, mais je n'ai arrosé que deux fois en juin et plus du tout durant toute la canicule. J'ai eu pléthore de tomates et courgettes.
    Cette année, je vais mélanger terre et cosses, planter et remettre le même paillage.
    Faute de pouvoir sortir, j'ai moi aussi sorti tous mes vieux paquets de graines. J'ai mélangé involontairement les variétés, j'aurai aussi des surprises. Des semis fondus aussi...
    Bon weekend

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    1. super retour d'expérience sur le paillage ! ça me motive à retrouver de la matière pour compléter le mien !

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  3. Hi hi hi je vous imagine presque sac au dos :D
    Il va être bichonné encore pendant un bon moment ce potager ! Hâte de voir les cucurbi-trucs et autres bonnes choses qui vont sortir de tout ça ! Donne nous des nouvelles régulières !

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    1. alors déjà les cucurbi-trucs sont une petite déception : nous avions plusieurs dizaines de semis joliment sortis, mais une fois en terre, il doit nous rester 5 plantes ! tout est mort en qq jours/heures !! heureusement il reste les tomates ...

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    2. Eh bien peut-être aurez de jolies surprises quand même avec ces 5 pieds !

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  4. Hi hi hi !!! Quelle histoire !
    C'est cool d'avoir fait ça ensemble. Même si les récoltes ne sont pas inoubliables, ce jardin potager ,2020, le sera ! Un joli souvenirs pour tous de cette drôle de période.

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    1. oui, tu as raison, il faut savourer l'expérience, déjà (à défaut de savourer des cucurbitrucs !)

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  5. Hello ! Il est joli votre potager ! J'aime bien l'esprit récup, nous aussi on aime ça, mais comme on a déménagé l'année dernière, notre stock de matériaux a fortement diminué. Nous aussi, on s'est remis au potager, faudrait que je fasse quelques photos à l'occasion. On mise à fond sur le paillage également. D'ailleurs il faut que j'en mette plus, les mauvaises herbes poussent encore (on a un énorme tas récupéré à la fin de l'inondation, beaucoup à base de roseaux).
    Niveau humidité, on est en plein marais, la terre est bonne, je pense aussi qu'avec le paillage, on va s'épargner bien des séances d'arrosage. En revanche, on va couvrir les tomates : on est des traumatisés du mildiou. Hihi ! Et un voisin pro de la perma nous l'a fortement conseillé : lui récolte des tomates (couvertes) jusque novembre.
    A suivre donc...

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    1. pour les tomates, vous couvrez avec quoi ? une mini-serre ? ici, même pas couvertes, quand ça ne meurt pas de mildiou, on en ramasse toujours jusqu'en novembre aussi.

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    2. T'es dans quel coin déjà ? Nous c'est près de Saint-Nazaire... et il arrive qu'il pleuve... sans compter qu'apparemment, les tomates n'apprécie pas trop la rosée du matin.
      On va cherche une mini-serre ou imaginer qqc pour couvrir, à voir !

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    3. je suis en Bourgogne : printemps variables, étés caniculaires depuis qq années, automnes secs ... on verra ce qu'il reste à la fin !!

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