mercredi 22 février 2023

reliure préhistorique

Si vous vous intéressez à la reliure, vous connaissez peut-être la reliure copte, la reliure japonaise, la reliure à la française ... bon, et bien moi j'ai fait la reliure à l'arrache, ou préhistorique tant elle est rustre !

Mes contraintes de départ étaient déjà peu académiques, donc il était difficile de trouver, en reliure artisanale, quelque chose de vraiment propre (ou mes conseillères officielles n'étaient pas plus instruites que moi, disons !) : je partais d'un tas de feuilles à aquarelle disparates en terme de tailles et textures, et ne voulais pas les recouper car les plus petites n'étaient pas bien grandes déjà !

Par ailleurs, comme les feuilles étaient petites, je ne pouvais pas non plus les plier en 2 sous forme de petits carnets pour les coudre sur la pliure comme on devrait le faire. Donc j'avais une pile de feuilles volantes à transformer en carnet, s'ouvrant le plus possible à plat - puisque destiné à peindre à l'aquarelle.

J'ai donc pensé utiliser un "ressort" en métal de reliure que j'avais récupéré, croyant naïvement que si je faisais des petits trous en face dans toutes mes feuilles, je n'aurais plus qu'à "enrouler" mon ressort à travers toutes.


La réalisation des-dits petits trous m'a déjà pris un temps non négligeable, en plus de massacrer ma pince emporte-pièce. J'ai donc fini au poinçon, mais cela déchirait un peu les feuilles les plus artisanales. Bon, j'ai enfin obtenu ma pile "trouillotée". Mais bien sûr, vous le sentiez venir, impossible d'enrouler là-dedans mon ressort à reliure, la pile était trop épaisse et les trous mal définis.


Je me suis donc rabattue sur une couture à la main improvisée, avec en plus de petits bouts de fils à raccorder en cours de route ! Quelle misère !
Au final, même si le carnet ne s'ouvre pas aussi souplement que prévu, il s'ouvre quand même à plat (mais j'ai peur que quelques feuilles terminent en piteux état en fin d'usage du carnet, à force de tourner sur ces multiples gonds de fil).

Mais une jolie satisfaction de ce carnet est quand même d'avoir recyclé en couverture, des chutes de carton d'encadrement de mon grand-père (les "fenêtres" coupées dans ses marie-louise), bien robustes, et décorées à la plaque de gel et de la peinture acrylique, avec plein de dorure !

Bref, malgré ces déboires, j'apprends à chaque nouveau carnet, et j'adore la magie de passer d'une pile de feuille à un joli carnet - sans parler de peindre ensuite dans mon propre carnet à moi !



4 commentaires:

  1. Peu importe le but , c'est le chemin qui a du sens . Jolie réalisation !

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  2. Cette reliure s'accorde très bien, je trouve, avec l'esprit du carnet. J'aime beaucoup le dessin en courbes sur la face arrière, j'admire la liberté de trait et l'assurance dans la main, dans une belle association des couleurs! La forme des courbes et la couleur dorée me font penser à des trombones (instruments). :)

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    1. concernant le dessin en courbes, je ne l'ai pas fait "au fil du pinceau" mais avec une sorte de "peigne" (découpé en carton) qui permet en un coup de poignet dans la peinture fraiche de tracer des lignes parallèles ... et si les lignes sont sinueuses, l'effet est effectivement saisissant !

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