A l'époque où j'ai commencé ce blog, c'était pour garder la trace principalement des mes "trucs cousus". Et j'ai glissé aussi diverses babioles bricolées. Et puis, à force, j'ai rempli les armoires de suffisamment de vêtements, j'ai offert à droite et à gauche, du coup d'autres activités sont venues prendre la place de la couture (à laquelle je n'ai pas non plus renoncé totalement, tout de même !).
Comme le dessin. Commencé un peu par hasard (l'ouverture d'un cours dans le village voisin) puis devenu un nouveau moyen d'expression où je me retrouve (en plus, c'est moins encombrant que la couture, pour moi qui aime les "petits" dessins !).
J'aime dessiner ou peindre des choses abouties (essayer du moins) mais j'avais envie aussi d'essayer de dessiner/peindre juste pour le plaisir, en enlevant toute pression - que je me mets moi-même, hein, personne ne m'a jamais forcée à quoi que ce soit ! Donc j'ai commencé un cahier d'expérimentations dessinées/peintes. Dont vous avez la couverture ci-dessus.
Il s'agit au départ d'un livre de cuisine trouvé dans la cave de la maison en arrivant ! Joliment illustré, mais aux recettes que je ne réaliserai jamais, soyons réalistes. Après 10 ans à moisir sur une étagère, je lui ai fait un sort ! Le papier est épais et donc idéal pour supporter collage ou peinture ; il y a plusieurs pages blanches au début et à la fin, et surtout, n'ayant pas été acheté ni n'étant destiné à ça, je me sens entièrement libre de "faire du moche", juste dans le plaisir du geste !!
Donc j'ai commencé par recouvrir la couverture de vieilles pages de livre, tartiné de Gesso (apprêt) et tamponné mes insectes dans un rond évidé sur une feuille de brouillon. Et diverses autres pages sont passées aussi à la préparation de fonds, pour pouvoir ensuite partir dessus pour collage ou peinture ou ... toute autre expérience à venir !
Rien que le badigeonnage de pages fut un moment de plaisir pur ! J'imagine que c'est le plaisir que ressentent les petits enfants quand ils barbouillent, plaisir qu'on a totalement oublié en grandissant !
J'ai déposé la peinture (acrylique) à même la page, sans palette ; mélangé les couleurs sans jamais rincer le pinceau, essuyé le pinceau d'une page sur l'autre ... Et ces couleurs qui explosent me semblent bien appétissantes !
Je ne vous montrerai pas tous les peinturlurages, mais juste les autres types de fonds que j'ai préparés : collages de pages de livres ou de magazine, nettoyage de tampons sur une page après avoir réalisé une impression définitive ailleurs, barbouillage au Gesso en plus, ou pas ...
Des serviettes collées, sur l'envers (pour un effet moins envahissant de la couleur) ...
Des collages multiples, y compris de formes prédécoupées (ci-dessus à droite, une plume de papier)...
Et après, j'ai commencé au fil des jours à utiliser mes pages, dans le désordre selon le fond qui me faisait envie (et je vous assure que, rien que le fait de prendre un cahier pas dans l'ordre des pages, c'est pour moi une sorte de lutte contre l'instinct d'ordre et de rigueur !)
Ci-dessus, après un tracé très grossier d'une aile, d'un côté, je me suis amusée à écraser des tas de peinture juxtaposés, puis à fermer la page pour avoir 2 ailes symétriques. Ensuite, j'ai repris les jointures de couleurs, fignolé, au gré de l'inspiration.
Ici, j'ai commencé (et pas fini !! autre victoire du lâcher-prise !!) une page avec un répertoire de fleurs et feuilles stylisées ...
Là, sur une page blanche, j'ai tracé en 2 traits de crayon les bras et le vase, puis déposé la peinture acrylique à même la feuille, pour mélanger ensuite directement sur la page avec le pinceau. Les couleurs sont brutes, pas fidèles à la photo d'origine (je n'ai pas fait de recherche sur une palette), mais j'aime l'effet général. Les bras sont colorés avec un peu d'aquarelle, et je suis revenue sur l'ensemble au feutre fin.
(fond : juste un peu de collage de partition pour cacher un truc écrit, et du gesso dessus pour blanchir le tout)
Encore une double-page blanche qui a servi à des expériences diverses :
-un fond de palette d'aquarelle sèche m'a servi à peindre, avec les restes, un arc-en-ciel.
-puis je me suis amusée à travailler sur des bulles, pour étudier les reflets et couleurs, au crayon aquarellable. Les rehauts blancs sont au feutre-peinture
-dans les espaces vides : des hachures en tout sens comme proposé par Koosje Koene ; du tamponnage de fleurs en blanc (page de gauche, en bas) ; de l'écriture traitée juste pour son côté graphique (à droite) ; des formes circulaires tracées autour du tube de colle ...!
Et puis des collages variés :
Et pour finir, un jeu avec les aplats de couleurs et les lignes droites, inspiré par une photo du quartier de la Boca à Buenos Aires ... on s'amuse on s'amuse !!
(j'ai intitulé ce cahier "artjournal" pour suivre le mouvement, je le confesse, mais ça n'a aucune ambition autre que celle de faire tomber des inhibitions créatives !)