Pour la petite histoire : je n'ai jamais possédé plus d'un jean à la fois, et comme j'ai gardé chacun jusqu'à ce qu'il implose littéralement, j'ai dû en avoir ...4 ? dans toute mon existence.
Le dernier en date avait largement 10 ans, et surtout, le problème c'est que 10 ans en arrière j'avais 4 enfants de moins. Hum hum ...vous voyez le problème ... je crois bien que ça fait quelques années qu'il ne fermait plus, quoi.
Or les rares fois où j'ai tenté un essayage en magasin, je suis ressortie avec rien d'autre qu'une brusque envie de faire un régime (que bien évidemment je n'ai jamais fait, vu comme je suis une invétérée gourmande qui cuisine au moins 3 desserts par semaine).
Donc en voyant les réalisations de
diverses needlenautes, j'ai repris espoir dans le fait de porter un jour un pantalon qui m'aille à la taille sans bailler, aux hanches sans serrer et aux cuisses sans gondoler (exigences outrancières dans le monde du prêt-à-porter).
(pause photo pour faire un peu diversion au milieu de tant de blabla)
Bref, un prêt de patron plus tard (merci Maremelade), et un an d'angoisses devant le défi (une braguette ! des poches !) que ça représentait, j'ai enfin testé le patron Jalie 2908. Une des sources d'angoisse venait du fait que je n'avais qu'un coupon de jean non-stretch contrairement aux indications du patron.
Une autre angoisse était due au fait qu'un jean ne se construit pas comme un pantalon ordinaire : on assemble les 2 dos puis les 2 devants et enfin on réunit le tout. Autrement dit, l'essayage n'est possible que lorsque on a déjà bien avancé la réalisation et les ajustements sont moins faciles si on a tout surpiqué au fur et à mesure comme il faut.
Donc voilà le prototype taillé dans une toile à l'épaisseur et à la tenue semblable au denim final. Les motifs quant à eux justifient l'appellation prototype. Bof, quoi.
Taille 41 (pour un vraisemblable 40 commerce -si tant est que j'aie des références avec le prêt-à-porter que je ne consomme plus depuis belle lurette).
Je n'ai pas fait toutes les surpiqûres ni les poches du dos dans l'idée d'aller plus vite au rendu et aux essayages afin de me rendre compte.
Verdict :
-tissu stretch ou pas, c'est kif-kif pour le choix des tailles, en fait. Autrement dit, la version finale est en taille 39, car là, ça plisse un chouïa.
-la braguette, les poches, la ceinture et ses passants : trop fastoche, en fait ;) Dire que j'ai attendu un an pour me jeter à l'eau ...
visez les chaussettes assorties au pull,
la grande classe
La forme n'est donc pas une forme droite mais plutôt bootcut comme on dit quand on est in the wind, ou sinon patte d'eph si on est nostalgique. Enfin, une forme que je trouve seyante sur moi.
Donc voilà, le mythe du jean est tombé : c'est carrément faisable, moyennant un essai pour du beurre avant quand même (une toile, on dit). Le patron en question a des explications limpides, en particulier pour la braguette. Les schémas sont ultra détaillés, et les marges de couture sont comprises. Les repères se présentent non comme des petits traits à reporter sur le tissu mais comme des "becs" (qui dépassent de la marge de couture) à découper dès le début : un peu longuet au moment de la découpe mais ultra précis pour la suite. C'est donc long mais pas vraiment difficile.
Et la version finale, direz-vous ?
En voilà un bout !
(mais non, on regarde pas le gras, là-haut,
on regarde les chouettes poches surpiquées, voyons !)